la nuit sans frontière
mes lèvres les lignes blanches
Ararat mon oreiller
premières neiges, nouvelle saison
le soleil à l’Ouest
la roue tourne
je ne sais plus la direction
les hommes n’ont pas l’habitude de parler aux femmes
les rues ont des secrets livides
on sait que la police joue aux cartes
et les enfants tronquent les tags
les murs de sable, les palissades camouflées
les immeubles aux cieux tapageurs
les femmes isolées au fond
les cafés où il est encore froid
dehors
les bancs sont encore gelés
il fait nuit à 5 heures
je regarde, je lutte
le bord des yeux auréolé de blanc
l’asphalte gèle les pieds
je ne peux plus avancer
devant moi la frontière sans manteau