Pont Debilly, nov. 07

trois lignes blanches, une trace de couleur rouge sur une lettre et un baiser déplié pour partir, des photos papier musique, feuilles en ronde infinie et une trace de ses pas sur le sable - son ombre au petit matin portée sur une photo, la Syrie dans ses yeux, une note écrite sur un mouchoir transportée par les eaux du réveil, rencontre furtive sur la passerelle au-dessus du liquide gris, vitesse au ralenti, pas de hasard entre les interstices du vide, je n’ai pas encore osé ce cadre-là - the troubled water

les routes de Sumac se croisent, elle chante en marchant - dépasse les zones de soleil, je contourne l’homme un instant rencontré sur la barricade, il disparait à nouveau - un genou à terre, tire sa révérence - panache bleu de la grande roue

Sumac lui tend un sourire entre les bras, une sorte de cri de douleur entre les fils de l’avion, le sang au bord de ses lèvres écrit de nouvelles lignes de partage, sur le papier Pat descend les dernières marches, les mains tendues au-dessus de lui pour retenir le ciel, il chante une ode au crépuscule

le vermillon de l’enfer des terres oubliées - dessin des lignes adoucies de son épaule arrondie dans sa main, une larme de désir entonne à nouveau cette note, une encre noire sur un mouchoir- un brin de sourire entre les bras défile les mots d’absence, Pat se relève - un instant il la voit traverser le fleuve - encore - encore ... - les terres isolées, les marques rouges autour de ses lèvres apaisent un instant son regard nuit, continuité de la ballade - dans la clandestinité

Sumac marche loin sur les terres ocres, les terres de sable - elle a lu son nom en marchant encore tout au long du fleuve, dans l’alcool de son parfum - Euphrate dans son rêve - sur une barque en papier

elle retrouve les couleurs dans son image - autoportrait dans le miroir, une carte postale en noir & blanc - proche de la romance ...

Pont Debilly - nov. 07

Nick Cave &PJ Harvey, Henry Lee :

http://www.youtube.com/watch ?v=aFRBk2nMiFQ&e