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passerelle 7 janvier 2005
passerelle 7 janvier 2005

passerelle

demain elle commençait un nouveau chantier : elle avait appris par le gardien du museum qu’une passerelle se construisait entre la BNF et la cinémathèque ... elle allait essayer de suivre la construction qui relierait les deux rives avec de nouvelles lignes, de nouveaux passages et de nouveaux points de vues

ce soir ce pont pour piétons l’avait transportée un instant sur les bords du Bosphore


F., samedi 7 janvier 2006
Messages
  • passerelle
    8 janvier 2006, par max

    Il était venu accompagné d’une petite phrase-----comment dire, une toute petite phrase, si c’en était une, une seule, tout petite. Il l’a sortie de sa main. Elle refusa de se déplier.

    Une passerelle. Une transrelle ? Et puis comme un éclair bref. Une petite meurtrière secrète que la photographe n’avait pas évoquée et qui se mit à irradier le dedans.. Quelques nanosecondes.

    Dans la lueur d’un soleil couchant, vibrant sur le mercure lacéré au ralenti de traits verts ivres et flous, je vis la barque égyptienne, grise et argentée, auréolée d’imperceptibles anneaux aux couleurs instables ... exploser. J’ai laissé alors les yeux s’ouvrir et j’ai fixé ce point d’horizon. Le bruit de la déflagration arriva quelques secondes plus tard. Sourd, Fréquences basses. Les matières retombaient en trajectoires appliquées et rebondissaient un court instant sur la surface du lac à présent ridée.

    Il était toujours là, avec sa presque phrase. Plus transparent encore. Je sentis une larme se former. Il se retourna lentement et de sa bouche un murmure : "une transrelle" ce serait peut-être préférable pour accéder aux cinq infinis.

    Tu me manques Ann. Tu sais il y a tant et tant de rivières et de fleuves et de failles et de canyons à habiter... Alors oui cette envie d’épouser les mystères de la construction de ce qui relie, comme l’esquisse d’une écriture réservoir de formes, de frôlements, de passages magiques, de suspensions, elle devra ton être photographe, faire en sorte que ce soit une "transrelle" cette passerelle. De là où je suis je veillerais intensèment pour qu’elle réussisse cette transmutation. Tu sais comme moi qu’elle en est capable. Oui. Je sais N.

    Parce qu’une "transrelle" c’est comme un instrument et une musique qui portent et vibrent, c’est le lieu où les pas semblent prendre l’inflexion de l’être.

    Juste, cela encore avant que tu partes. Elle ne sait pas que je vais traverser le Bosphore dans trois semaines, pour que tu ailles en paix devenir poussière vivante dans ce lieu pour toi originaire de ton origine.

    Laisser aller dans les vents tièdes les infinis de ta cendre. Je suis heureux qu’avec d’autres ton murmure soit parvenu au milieu d’elle. Je pleure N. seulement un peu.

    Passerelles et transrelles de nos dedans et de nos dehors.

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