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Métro St-Michel, juin 07

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papiers de souvenir

l’air est dense comme son c'ur qui respire à peine, trachées sous vide, pressions des gorgées de temps, des papiers de souvenirs, elle en jette la moitié pour concentrer l’espace, des billets de ciné par un, par deux qui sait ? des cartes de resto, des pubs pour des concerts, des billets pour une expo, Miro ? c’était quand, avec qui ? des textes sur des films, des notes sur des photos, encore quelques adresses d’un passé révolu, elle ne rit pas pourtant, un homme l’a fait rire ? tous avait droit à chanter, pourquoi ne pas en profiter pour danser nu(e) au pied de l’arbre sans nom, celui devant lequel elle se recueille à chaque passage, tricentenaire quelque part tout près d’elle

où était-ce ? chaque papier récupéré, découpé, arraché fendait les souvenirs, elle passait vite, la main sur la cire, triait un sur deux, la pile diminuait de moitié, comme celui d’un demi-ange, qui pouvait la comprendre, pas de choix pour contenir les mains manquées à la foi, pas d’alcool sous la nez pour s’ennivrer, brûler, tiens un verre, juste un, merci, c’était tout, quelques photos, des fils retrouvé(e)s, épars(e)s, celles qui n’étaient pas classées, mais dans 10 ans, celles qui seraient classées seraient alors perdues, on commence par une note, et puis on file sous les coeurs électro, Hoahio, pourquoi ?

à cause des mots qui manquent, personne n’écrit sur ces bouts de plaire, quand il était encore temps

Puisqu’ il faut dire a ceux qu’on aime
un beau matin c’ est terminé
on se retrouve le c'ur en peine
on n’en a même pas profité
[...]
Christophe, A ceux qu’on aime, 1967

alors j’écoute cette musique d’ailleurs, une femme, et son qui cherche des pas, un tout qui devient et le reste qui revient, tout, je n’ai pas oublié, l’absolu

malgré tout les strates étaient conservées, ou essayait-elle, dans une boite ou deux, les paquets se noyaient entre eux, ce n’était pas un soucis d’archiviste, bonheur au chaos, manquait le feu, qui était au bord de ses lèvres, justement

J’écoute, je me tais.
Je me tais pour écouter
(pour mieux écouter).
Je ne me tais pas parce que j’écoute.
Si je ne me tais pas, je n’écoute plus.

Jean Tardieu, Les verbes en creux

les orages pourtant ne se confondent pas, une richesse comme son secret, une mémoire souterraine, elle exalte des refrains, elle écrivait en long, dans les traversées à l’horizon, n’aimerait plus, les renommées,
jamais et toujours, elle choisit ultime de changer un mot pour un autre, et l’espace d’une seconde le bleu revint au bleu


F., vendredi 8 juin 2007

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