au Fil des papiers ... ... rayures des songes
dessins de brume

Mont Gerbier, oct. 07

Mont Gerbier, oct. 07


elle ne l’avait jamais vue, comme un filet d’eau sur les pentes du Mont Gerbier des Joncs, une source à boire, à offrir, la Loire son espace de dons et de volupté - secrets d’attente, silences

la Loire, un point d’où partir en aimant, d’où échapper en sifflant dissonnances et tant de mélodies - petite princesse !

elle disparaissait derrière le feu de l’écran, elle avait choisi de lire ces toutes petites histoires, celles qui auraient pu l’aider quand elle était enfant, elle regardait dans l’enfer et le mouvement des cils de braise - absences et silences

elle s’était réfugiée au fond de son lit pendant des siècles et maintenant quand elle pleure elle peint des sommets si hauts que personne ne peut plus regarder le ciel bleu au-dessus, elle écoute la musique

sous le pont dans le bleu du fleuve elle imagine les lignes de son nouveau visage - il lui avait dit que ses autoportraits ne lui ressemblaient pas, mais le fallait-il ?

un jour elle dessinerait avec son crayon de bois comme une caresse ce qu’elle aime et il la reconnaîtra

elle tracera une balafre sous les cils à la place du regard, des yeux hostiles, décidément lointains, tellement profonds que personne ne pourra plus l’approcher, une bouche comme une pleine lune dans la nuit froide si près d’un feu de cheminée où les secondes s’embrasent dans un souffle- silence, des vagues de solitude, des frissons à fleur de peau comme pour fuir le sommeil autant le vent nous brûle le creux du ventre - vide, silence

la Loire ici ne présentait aucune ligne de fuite, un fleuve étroit de solitude et pourtant tellement insouciant - et au loin, très loin, isolée, sans voile, derrière un épais paysage de brume et de feuilles d’or une musique nouvelle à peine plus forte que le désir et aussi nonchalante qu’un pélerin désespéré, tellement qu’elle ne le supportait pas (plus), un haut le coeur souverain qui étourdit, une marche que l’on manque sans perdre, une pierre qui heurte une tête trop lourde

dans le paysage qu’elle essaie de dessiner tous les chemins étaient confondus à se perdre, elle quitterait le fouillis bientôt - elle se vêtirait d’un perfecto pour ne plus la reconnaître et se maquillerait de noir - ses larmes de nuit seront brillantes de lumière et aussi fluides que le temps qui fuit, souffrance - aimance - errance





lundi 5 novembre 2007

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