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elle n’arrivait pas à le croire
elle n’arrivait pas à croire
le capitaine était parti sans lui laisser ses clefs
il lui avait demandé de ramasser son courrier
c’était un drôle de personnage, il l’avait abordé l’autre jour sur les quais de la Seine, visiblement très soucieux : il partait pour trois mois et attendait un courrier très important
l’homme au regard fixe était visiblement bien embêté, il s’était adressé à elle à tout hasard
elle s’était arrêtée pour sortir son appareil photo, elle ne savait même plus ce qu’elle voulait prendre
l’homme était reparti en lui donnant un numéro de boite à lettres, dans l’immeuble voisin au sien, juste de l’autre côté de la librairie
ça ne la gênait pas de passer, mais elle trouvait ça quand même un peu bizarre...
en plus, elle ne savait pas comment répondre à son problème : comment elle lui envoyerait son courrier si il voulait que personne ne sache où il allait ?
F., mardi 20 décembre 2005
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Messages
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elle souriait, elle n’avait pas décroché les yeux de son ordinateur depuis trois jours, constamment connectée sur les news et autres serveurs d’informations
cette histoire était invraisemblable, elle à qui il n’arrivait rien se voyait l’héroïne d’une histoire improbable
il fallait qu’elle retourne le voir pour lui demander pourquoi il aimait tant les enlèvements, les chromes et le jazz
en attendant le capitaine lui avait envoyé un mél crypté... peut-être que la clé pour décrypter le message était restée rue Visconti, dans un ancien passage qu’elle connaissait et d’où elle l’avait vu surgir un soir de novembre
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22 décembre 2005, par Boro
Elle était immobile, son appareil photo à la main, apparemment elle ne savait pas quoi prendre, lorsqu’elle entendit les crissements de pneus, les cris de la femme voilée qu’on empoigne. Comme par réflexe, elle visa, déclencha en rafale, c’est alors que d’une bourrade elle se retrouva elle aussi prisonnière dans une voiture qui sentait le cuir et les épices.
Ils ne démarrèrent pas tout de suite car une Rolls Royce Silver Wraith bleue marine débouchait d’une rue sur la droite, elle vit à peine l’homme en gris qui la conduisait, mais elle n’oublierait jamais son visage.
Dans les chromes de la limousine elle vit se refléter la plaque verte "CD" du véhicule qui la retenait prisonnière.
Je n’arrivai pas à le croire
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