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Gare de Lyon, nov. 2005

choix de la vie

ce n’était pas un clignement d’oeil, peut-être un téléscopage, on ne pouvait le savoir

on ne pouvait se faire d’opinion ferme à son sujet
Tom esquivait son fantôme ou l’affrontait-il victorieusement ?

sa haute idée de la démocratie faisait de lui un héros, un samouraï des temps modernes, pourtant quand on le croisait dans les aéroports, son visage portait encore les stigmates d’une passion dévastatrice

Tom aime la vie, il était toujours fasciné par les tourbillons du fleuve ...
il affirmait qu’ils étaient stables dans leur poursuite ... on l’écoutait sans le comprendre

il lui avait dit que cela existait et que c’était une partie de la vie


F., mercredi 18 janvier 2006
Messages
  • Aéronica
    6 février 2006, par Boro

    Est-ce que Tom avait fréquenté les salles d’attente de l’aéroport Augusto Cesar Sandino ? Il ne s’en souvenait pas. Il se rappelait des muchachos qui, malgré leur treillis et leurs armes, ne lui avaient jamais fait peur, au contraire même, ils lui avaient redonné espoir. Il se rappelait de la petite boutique où il avait acheté une boite de "Joyas de Nicaragua". Mais il ne se souvenait pas de la silhouette de Tom.

    Est-ce que Tom faisait partie des voyageurs qui, le nez en l’air, guettaient le bi moteur d’Aéronica qui devait atterrir sur la piste de terre de Bluefield. Il fallait bien se renseigner sur la machination qui dressait les Miskitos contre les muchachos. Le nez en l’air il guettait l’avion, il faisait la part des choses. Si c’était le petit, un Boeing 247 D, il resterait là encore quelques jours, il aurait le temps de retourner Chez Marcel pour goûter à la bonne dizaine de recettes de langouste qu’il n’avait pas eu le temps de tester, et puis il irait boire des rhums et il écouterait des valses de Strauss sur les juke-box. Si c’était le gros, Un Boeing 307 Stratoliner qui avait servi au USA puis en Asie à en juger par les consignes de sécurité qui ne s’affichaient pas en espagnol, il retournerait sur la côte Pacifique ; il retrouverait le son des marimbas, les vagues de Pochomil, les pélicans, les œufs de tortue, la bière Tona et peut être à nouveau cette fille, ses coéquipiers lui avaient dit que c’était une prostituée, il n’était pas allé avec elle, il ne l’avait pas retrouvée dans sa chambre pour s’étourdir d’odeurs de sel, pourtant il ne croyait pas qu’une prostituée pouvait embrasser un homme de cette façon.

  • choix de la vie
    3 février 2006, par max

    Alors le passage des frontières et les interfaces, zones de transit. Tom était dans ses passages souvent. Il avait hâte que son amie entre dans ces processus enfin et afin qu’elle aille vers un territoire différent et donc qu’elle supporte ou mène ou affronte des déterritorialisations et des reterritorialisations... sur plein d’autres choses, n’importe quoi !

    Tom rit et se dit qu’il aimait trop la Vodka et qu’il ferait mieux d’aller à son rendez vous ce soir. Francesca lui avait envoyé un mail très doux et simple. Tom flottait un peu autour de ses points-vortex.

    Il se disait que les tourbillons stables dans le flux des fleuves ne le sont que d’un certain point de vue. Il aimait cette sensation complexe d’être tourbillonaire et stable à la fois, nomadisme des mers et non plus des sables. Conrad et Lowry, et puis les affects des voiles et des chevauchées entre les flux d’air et les flux de l’eau, métaphore centrale de la rencontre et de la vie telle qu’il la concevait et vivait parfois. Il écrivait de plus en plus à partir de cela et des tenseurs, tourbillonaires, laminaires, des éclats d’écumes, des écroulements fractaux des vagues, des instabilités toujours rattrapées sur un mode "catastrophiste", aux limites extrêmes... loin des équilibres parfois... des odeurs marines à la traversée des odeurs animales alors... jusqu’à chavirer de plaisir. Se débrouiller seul pour redresser le bateau. Quand il avait appris ça, il avait crier de plaisir, jusqu’à en devenir aphone pendant plusieurs jours. Sur sa passion dévastratrice il ne disait plus rien, presque plus rien à personne. Et si elle surgissait dans un aéroport parfois, c’était comme par effraction douce et lente. Moment vertigineux, indécidable à jamais. Secret étendu à l’univers. Géante rouge ou naine blanche ou trou noir. Nul ne sait.

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