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Ivresse
entre les brins de cette herbe sauvage
entre les pierres de ce mur qui tombe
j’entends tout ce que je veux entendre
je lis toutes mes envies
en dévorant la Nature
« Salut, bonheur ! Martin-pêcheur volant comme un éclair de rive à rive, satisfaction du désir naturel, quel qu’il soit : ce qu’en pense le romancier mâle ; ou la prière ; ou l’ascétisme ; ou toute autre forme, salut ! et plût au ciel que le désir eût plus de forme et plus étranges ! car l’eau de la rivière est sombre sur la grêve ... et la rîme ment ! hélas ! qui veut qu’elle passe "comme un rêve" : notre sort est pire, plus commun ; la vie n’est pas un rêve, la vie coule, éveillée, pimpante, facile, quotidienne, sous les arbres dont l’ombre olivâtre noie l’aile bleue de l’oiseau fugutif, lorsque soudain il part comme une flèche de rive à rive. »
Orlando, Virginia Woolf
boire à n’en plus savoir
partir pour partir
F., dimanche 11 décembre 2005
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Messages
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Nous marchons avec toi, suivant ton hombre, mais quel est le nombre. Murs d’une civilisation perdue, vignes en désérance, nous marchons avec toi dans ces champs rendus à la sauvage éternité, puisse le destin nous accorder un si bel automne.
Un de ces jours où l’on peut se laisser aller à ne plus avoir l’obsession de construire et se reposer pour contempler l’oeuvre d’un autre.
Vivement le pays où les murs ne sont plus les outils de fractions mais d’ouverture.
Pour conclure, à la fac, un de nos profs avait fini son trimestre de cours en hurlant, "Je vous le souhaite à tous, nous sommes tous des romains". Ayons le courage de tels sentiments.
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le silence quand on écoute la lumière à la tombée du jour est toujours ennivrant
est-ce cette perfection que je recherche ? obtenir un équilibre, je sais tu détestes ce mot, entre l’ordre et le désordre, le silence et le tumulte des passions, le voile de l’ignorance et le déchirement des corps
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Ivresse et signes de feux
16 décembre 2005, par max
"Qu’ont elles donc de si étrange, ces lumières auxquelles je ne demande de rien signifier, presque de déplacé ? Est-ce leur irrégularité, leur instabilité, leur brillant tantôt fort, tantôt faible, mais ne dépassant jamais la puissance d’une ou deux bougies...Mais le jeu des lumières est vraiment imprévisible...je dirais dès maintenant pour plus de sûreté, que j’attends beaucoup de ces lumières, comme d’ailleurs de tout élément analogue d’incertitude vraisemblable, pour m’aider à continuer éventuellement à conclure" Samuel Beckett.
Et puis toujours Virginia, Gilles : "c’est toujours un processus, c’est-à-dire un passage de vie qui traverse le vivable et le vécu..." Et cette conversion des photos, des textes, des sons à venir et du monde, des mondes. Tes photos et les écritures secrètes sans syntaxe, réversibles, vortex en vertige sur elles-mêmes. En faisant cela on devient femme, homme, monde animal, végétal, argile à même la terre, fleuves caressant les fleuves, corps se faufilant dans les herbes, mais aussi dans les ruelles visibles ou invisibles, les chemins filins, les interstices des villes désir, des champs en voluptés troubles et bruissements, souffles... C’est devenir indien, félin, sensations optiques pures, sonores pures, odeurs hautes... C’est devenir molécule d’eau et de vent dansant dans l’écume des tiges fragiles, des vaguelettes... silences des vents et des respirations élémentaires...
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