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minuit
Minuit - elle travaillait encore au fond de sa bibliothèque, dans la pièce réservée au développement de ses photos, la lumière inactinique lui brûlait les yeux, elle était épuisée
tant de mots murmurés, chantés, en louange, en souffrance, pour partir, pour se nourrir,
tant d’images qui défilaient et se perdaient dans les creux des circuits malaimés
des collections de bleus pour dissoudre les personnages romanesques et les projeter sur sa planète, proche
quel sens donner à tout cela ? c’était banal comme question,
mais peut-être fallait-il enfin qu’elle arrive à se la poser...
on ne peut pas être indéfiniment son personnage
F., mardi 28 février 2006
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Messages
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Il y avait dans sa mémoire les images du marais quand il blanchit, quand il devient présence maléfique, parfum de l’eau sourde quand elle conquiert la plaine, au-delà des piliers de pierre où s’appuie le portail. Je me fais l’effet du voyageur qui le soir s’annonce à l’auberge, et noue son cheval par la bride aux anneaux de fer scellés dans la façade. Il faudrait encore du feu dans la cheminée, des villageois rassemblés pour deviser des affaires du temps, quelques servantes pour verser le cidre et la goutte.
Mais son histoire s’écrit ailleurs, dans les étages d’un ministère où doit être aujourd’hui parvenue sa requête : celui dont on a vu le ministre ce matin, l’air de qui vient d’avaler une guêpe, et secouant devant les caméras des vieux livres en lambeaux.
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