Ce soir dans le métro, elle m’a énervée, elle m’a fait de la peine. En même temps, elle me permet de me situer à cet instant même dans ce texte - et par rapport à moi-même. Evidemment je ne suis pas sur le même registre que cette jeune femme qui criait ? elle parlait fort et futilement de son week-end de chasse à courre avec sa mère toute aussi insupportable. A l’opposé, j’écris ce soir un texte difficile à appréhender, à écouter car rempli de silence, de contorsions et d’errance.
Aujourd’hui, j’ai bien envie dire, mais pas de le crier sur les toits, que je me sens vivre parce que je me sens photographe. C’est une évidence pour moi. Je sens, je ressens, je regarde, je prends quelque fois ? pas toujours. Pas toujours pour le meilleur et quelque fois par erreur. Quelques fois, je crois une beauté et c’est une impasse. Je ne regrette jamais les aventures. Et, aujourd’hui je suis fière de présenter ce site Touarance.
Heureux le passant - passageur - arrivé jusque là. Certes il n’est pas facile d’aborder ce site complexe au premier abord, mais il est tellement simple en soi. Je vous invite à vous laisser porter par les mots épars et les images aléatoires. Ne jamais vouloir maîtriser les flux, ni contrôler les paradoxes, encore moins vouloir dissoudre les incertitudes latentes. Tout est là, dans leur sincérité et leur multiplicité.
Voilà, cette mouture automnale célèbre les trois ans du site Touarance, un site de travail, de publication, de partage et d’échanges. A cette occasion, je n’avais pas envie de produire un texte éditorial sérieux. Evitement du raisonnable. Désir d’échapper aux codes et d’honorer le principe de ne jamais être là où l’on vous attend. De plus, comment décrire cette nouvelle présentation qui vient de naître, toute naïve dans sa conception, pas encore totalement finalisée ? le sera-t-elle et qui va d’une manière ou d’une autre évoluer ? Tant dans sa forme que dans son contenu ? je réfléchis à une quatrième page. Elle se déguste donc comme un bon vin, s’apprécie comme le soleil doux sur la peau toute fraîche de septembre, elle se goutte comme un baiser offert.
En bref, ce sont trois feuillets qui composent Touarance :
? une page Transrelle avec un affichage aléatoire des images et des textes publiés en continu, une sorte de cartographie du tendre,
? une deuxième page transitionnelle, qui se veut un point cardinal représentant ce qui préexistait jusqu’à maintenant et que j’ai nommé Moirance (Zénon, attIRANce, Fil et papiers ? Impatience),
? et enfin une dernière page Voyaahl en référence aux voyageurs et passeurs d'ici et d'ailleurs, rencontrés sur les chemins, ces saltimbanques qui disparaissent à la prochaine croisée des chemins. Voyaahl en hommage à la légèreté et aux intensités.
Ce nouveau site est placé sous le signe de l’ombre et de lumière, de la fête et du chagrin, parce que la mélancolie est une belle humeur vagabonde et fugitive.
On m’a souvent dit que mes textes étaient tristes. Mes photos le sont sans doute aussi. Certes, ce sont des expressions qui exigent de moi des efforts, et peut-être cela vient-il de là ? Mais, je me suis rendu compte au cours du temps que l’aventure était possible. Alors, ce n’est pas triste, mais joyeux.
Il est temps de vous laisser découvrir maintenant toutes ces pages, anciennes et nouvelles. Ici sur Touarance, pas de mode d’emploi, juste le désir de vous faire partager mes mondes, mes process et de vous perdre avec moi dans ce labyrinthe gaulois, un brin rabelaisien additionné d’une pointe levantine.
Je rends hommage ici à une collaboration exceptionnelle avec Stéphane qui a permis tout cela au cours de l’été et dans l’automne, et avec qui j’espère nous pourrons continuer. La question du temps et de la mémoire est ici primordiale. Nous sommes sur des voies exceptionnelles. Parallèles ?
Maintenant j’ai envie de vous raconter une histoire. Ou plutôt est-ce un conte à la confluence de plusieurs histoires, une chorale de mots et une fantaisie aléatoire. Intimité et gaîté, puissance et désinvolture. A l’origine de tout cela, il est toujours question de la perte.
Ces quatre photos ont marqué mon histoire. Je pourrais discuter longuement sur leur génèse. Une autre fois peut-être. Je vous confie simplement leur origine : ce sont les quatre premières photos du premier jour prises lors d’un stage photographique avec Antoine d’Agata à Arles en juillet 2008.
Enfin, j’ai fait deux voyaahl autour de ces mêmes images :
Parallèles avec la musique de The Notwist et Parallèles accompagné d’un texte.
Vous pourrez ici également écrire/inventer/partager vos impressions Parallèles... pour une autre histoire [...] .
Invitation à lire / écrire. Cet écran de mémoire Touarance est un tableau pour écrire d'autres histoires à quatre ou cinq mains et générer une nouvelle cartographie des intimités.
Enfin, voici, toujours à partir de ces quatre photos, un conte pérégrin Lost in trans-station