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Pourquoi ? Paris, Avril 2007

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fil sans papier

la mouche suspendait ses yeux sur le fil

« mouche » is a mouse in farsi

« une souris verte qui courrait dans l’herbe » perdit le fil de sa pensée et se découvrit, heureusement les mots étaient légers

Emma dans sa robe blanche caressait les pages de Sokourov, elle ne savait pas qu’elle perdait, l’horizon filait, « lâches » et tourne-disque, c’était peu de choses

blottie derrière le vitrail elle écoutait sa voix insoutenable ; en retour elle lui avait dit qu’elle l’aimait, c’était il y a si longtemps, elle avait oublié

toute la vie et la perdre, des anges sans peur, à la limite des carmen

seul son chat pleurait sa mort, elle s’en foutait, elle avait gardé le bouquet de violettes et riait à pleines dents

dans la nuit elle figurait, les labyrintes lointains mais elle rêvait encore des larmes de feu au souvenir des amandes en bijou , elle n’oublierait pas le chocolat, non et la vodka

l’herbe flottait, les points se reliaient les uns aux autres, doucement, elle imagina des bras qui l’enserraient ainsi, pour l’étouffer - prison - poison - arrête de poisson - un instant argenté dans sa gorge qui prendrait au passage tout le bleu de son paysage

des yeux bleus comme un air d’autrefois en symétrie, la voix de musette de son grand-père, « Sous le ciel de Paris », l’air est encore chaud près de Notre-Dame, le printemps aide à marcher, marcher encore

vers quel pays sont parties les images de « l’accordéon du marinier » ? ... on volait l’amour dans le noir de la nuit, dans le tout et le rien, loin des chiffres conquis, tout proche des étoiles dans le sang des tapis


F., dimanche 29 avril 2007
Messages
  • fil sans papier

    Fil sans papiers, il avait lu ce titre avec frayeur.

    Il l’avait bien dit au "commencement", seuls les papiers pouvaient encore lui donner un peu de consistance. Sans eux, comme elle, il mourrait. Mourir, elle n’en n’avait pas le droit, parce que d’autres que son chat la pleureraient et puis parce qu’elle avait su dire "je t’aime". Disparaître, il ne le pouvait pas encore puisque l’attendait la tâche la plus difficile : décrire l’odeur d’un tapis. Cette difficulté là lui était apparue comme une évidence au détour de souvenirs olfactifs réveillés pas Iscia. Il ne savait pas d’où venait la complexité du parfum des tapis. Peut être de la nature même des fibres et des fils (encore une histoire de fil) ou de leurs teintures. A moins qu’elle ne vienne de toutes les molécules avoisinantes piégées dans la trame, la chaîne et les n'uds, laissant ainsi imprimées, dans un autre registre que celui des couleurs et des formes, des histoires à déchiffrer. Des histoires de montagnes et de poussière, de bêtes et d’eau vive, de femmes ou d’enfants, de soleil et d’ombre. Histoires à déchiffrer, oui, à condition d’avoir du temps.

    Le temps qu’il s’était promis

    par Boro, mercredi 2 mai 2007

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