Bd Grenelle, 1er mai 2007

chaussures "escapées"

ses chaussures étaient juste à sa taille - il pourrait traîner encore un moment dans les rues de la capitale

la nuit de la pleine lune le corps est froid, elle l’avait vu récupérer également un porte-voix et un chandail,
les poubelles étaient pleines de bouquets ce 1er mai

« il faut chanter pour donner de l’air aux pensées,
sinon enfermées dans la bouche elles moisissent », alors il pendait ses voyages aux ailes des avions

il marchait de bon pied, personne ne l’arrêtait ce midi-là, de temps en temps, il posait ses valises et regardait, je restais là et le regardais

moi, je ne suis pas encore montée dans un bateau ... la mer emporte les chapeaux, alors je marchais,
à quelques pas de lui, je le regardais

bientôt il arrivera à la passerelle, que fera-t-il ? ses valises sont si lourdes, peut-être qu’il plongera
et moi je m’accrocherai à ses rêves ...

je portais un chapeau et sur le chapeau une prairie de bleuets qu’il foulait avec des chaussures escapées

F., jeudi 3 mai 2007

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