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Blockaus, Cotentin, mai 2005
Mer, Cotentin, mai 2005

l’image d’un navire

être dehors, les deux pieds sur terre, marcher, courrir, transiter d’un point à un autre, puis revenir et repartir, aller chercher, trouver ce que l’on ne cherchait pas, perdre après avoir (re)trouvé, retrouver après avoir oublié, les traces sur un papier blanc, les couleurs des navires qui arrivent à quai, les lumières des matins délicieux d’autres contrées

partir pour voir, regarder, toucher avec les yeux

témoigner, parler, être, ne sont pas la question, mais vivre, oui

quitter un instant sa prison, son piège, et ouvrir chaque maison, chaque siège, et les paysages et les visages


Dans Désert rouge, les paquebots traversent les paysages de brume et les personnages sont noyés dans les gouttelettes de charme, une poésie en rouge et bleu translucide comme un balancement entre la violence des objets et la fragilité des êtres

ces images m’ont émue, et cette errance ...l’un part, l’autre reste, des chemins différents qui se poursuivent et se croisent parfois



F., mercredi 1er février 2006
Messages
  • Antonioni, Kurosawa
    6 février 2006, par max
    Seulement ceci, promis, encore comme un mot de passe . Je me fie à Deleuze : il y a eu un projet d’Antonioni "Techniquement douce" où il montre un homme fatigué qui meurt sur le dos, regardant " le ciel qui devient toujours plus bleu et ce bleu qui devient rose". J’aime ne pas percevoir "Désert Rouge" seulement comme cela, mais Deleuze encore, pour qui l’oeuvre d’Antonioni "c’est la confrontation du corps-personnage avec sa lassitude et son passé, et du cerveau-couleur avec toutes ses potentialités futures, mais les deux composants un seul et même monde, le nôtre, ses espoirs et son désespoir". Alors je suis Renaissance absolument. Et je parcours ce triptyque tel le peintre dans "Rêves", de Kurosawa.
  • l’image d’un navire
    6 février 2006, par max
    Le désert rouge est l’entre-deux de cela. Aussi pourquoi pas un triptyque ? Le bloc très dense issue de la folie des hommes. Densité d’un attracteur pour un espace-temps de contrôle, strié au maximum. Protection idiote qui crée en même temps les conditions de son propre démantèlement, de sa propre destruction mais qui insiste et persiste, trace de la puissance de l’arché qui ne cesse de venir au devant de nous. Et puis l’espace lisse où le navire même n’est encore qu’ébauche fragile du plissement de la mer. La transduction qui les constitue et les fait être, me traverse , Peut-être est-ce toi dans tes devenirs ? Dans tes mouvements de déterritorrialisation-reterritorialisation ? Tom lui avait écris un long texte sur le bunker qui s’effondre avec une lenteur infinie, comme une étoile s’effondre. Trou noir un jour à venir. Peut-être après la vie des hommes faibles. Il l’avait plongé (ce texte) dans des lignes de fuite incroyablement risquées. Alors le navire se fait peut-être sous marins, " ces nomades à groins de l’inconscient des mers " comme dit Malcom L. Tom lui pense aux grands voiliers. Quelques cartes dans sa tête. Rêve de poivre de Cochin / Vasco de Gama, algue anglaise/ grains d’anis, volutes et vortex de ces aubes et/ou crépuscules ouvrent à des jours-nuits immenses, Caravelles, Compagnie orientale des Indes, Granit du milieu de la terre, pour aller ailleurs en passant par la Perse et les temps non-réconciliés, pour aller ailleurs autrement. Devant le plus proche et le plus lointain
  • Rouge blues
    4 février 2006, par Boro

    Le rouge, si présent dans tes dernières photos et dans tes derniers textes, me rappelait la pochette d’un vinyle oublié. J’ai fini par le retrouver : "Fire Music" d’Archie Shepp.

    "... un balancement entre la violence des objets et la fragilité des êtres". Ca pourrait bien décrire la musique d’Archie, et si l’on ne retenait, par distillation, que 3 mots : balancement entre violence et fragilité, alors on aurait tout dit du pouvoir du feu pour les recréations, on aurait tout dit des rapports lointains et pourtant si évidents entre le "Prelude to a kiss" de Duke Ellington, et celui recréé ici par Archie Shepp, et non détruit.

    Kiss, le baiser, qui apparaîtra deux fenêtres plus tard, dans un rêve qui s’étire derrière les vitres d’un train... Un train dont les boogies marquent le tempo du blues comme de bien entendu.

    Un index magique se cacherait-il dans les entrailles de Zenon ?

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