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Chaussettes noires, Fév. 2006
Chaussettes noires, Fév. 2006

chausettes noires

non, ce silence n’était qu’une perte - temporaire - des fragments les plus essentiels des sens, non, puisqu’il s’agit encore une fois de moi et ... à force de regarder mes pieds, je me suis mise à les photographier ...

c’est vrai qu’aussi j’ai acheté de vulgaires chaussettes noires, non sans dentelles, hélas non ! me dira-t-on, de vulgaires chaussettes pour habituer mes pieds à porter un tchador somme toute banal et pour passer encore plus inaperçue ...

cependant dans le noir créer des lignes et des couleurs peut paraître périlleux et le noir appelle d’autres tonalités en fait, le jeu est d’essayer de faire apparaître les transparences et de faire vibrer la profondeur de champ, pour que les lignes se croisent encore et apprécier les croisements le temps d’un passage de route

un pied comme un portrait

mais je me retiendrais ici de rentrer dans toute représentation, la représentation d’un monde avec des carrés, des ronds et des triangles forcément bien délimités avec des mots comme un langage, un monde que je ne connais vraiment pas et que je m’acharne à éviter encore comme une enfant attardée "elle est très timide" (non je ne peux disserter 3 heures sur "en un sens, la science ne pense pas, c’est même le secret de son efficacité") au risque d’en choquer certains qui connaissent depuis des siècles les règles fort précises des contours de cet objet du désir...

on pourrait s’exclamer "dieu quel pied", mais ce n’était pas son genre


F., mardi 21 février 2006
Messages
  • chausettes noires
    11 mars 2006, par habett

    Une fois j’ai traversé paris à pied nus. J’ai eu ma période sans chaussettes. Je portais des sandales (scandale) même en hiver. Les gens m’appelaient Jesus car j’étais barbu et cheveux très longs. Maintenant, je vis dans le luxe si ce n’est la luxure, chaussettes avec doigts de pied et autres modèles avec le pouce isolé. Anti grunge au sens propre.

    Ce qui me fascine le plus est que la chair se fond avec la couleur du sol, comme si la personne qui est capturée par l’appareil s’effaçait complètement pour être le bottom-model de ses chaussettes, l’instrument d’un destin autre.

    Lord i’m a sinner : A titre personnel, je trouve le tchador excitant car il donne encore plus envie de ce qui est caché. Ce qui est mis n’est plus à mettre mais à enlever. Le pied par contre reste à prendre.

    D’ailleurs on parle plus du premier pas sur la lune que d’autre chose. La question est de savoir si les astronautes portaient des chaussettes.

    Moi si je porte du noir c’est pour l’effet d’optique d’être plus fin que je ne suis, à l’image de mes propos. D’ailleurs mes pieds sont vraiment laids.

    Je finis par le plus important : merci pour ces images d’espoirs.

  • Les pieds c’est comme la science
    22 février 2006, par Boro
    En un sens les pieds c’est comme la science, ils ne pensent pas et c’est même le secret de leur efficacité. Et pourtant quand ils battent le tempo, vous conduisent dans des contrées improbables ou laissent des traces dans le sable, on les croirait habités d’une vie propre, mais on sait bien que ce n’est pas vrai. De là à dire que nos pieds nous ressemblent, il n’ y a qu’un pas. Du coup le choix de la chaussette pourrait être hautement symbolique. Mais convenons que noires, blanches, avec ou sans dentelles, elles restent un accessoire assez sommaire dont la contemplation est peu savoureuse.
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